04 juillet 2010

Alerte rouge à l'algue verte sur la grande bleue !

Le numéro de juillet de Sciences et Avenir contient un intéressant article de cinq pages au sujet des algues vertes qui engluent nos plages Bretonnes où un bon tour du sujet est fait. Je vais le résumer pour les fainéants.

Depuis les années 50, l'agriculture intensive se développe en Bretagne avec en particulier l'élevage de masse d'un tas de bestioles qui font le bonheur de nos assiettes : vaches, cochons, poules, … Tous ces gallinacés et autres mammifères ont des gros défauts : ils chient et ils pissent, un peu comme le vieux Jacques, mais lui c'est lié à la surconsommation de Kir.

Nos braves paysans jettent tous ces relents des nauséabonds des pires heures de l'histoire dans leurs champs pour nourrir les machins qu'ils y font pousser. Mais les choses étant ce caleçon, ces immondices finissent dans les rivières puis dans les mers qui sont leurs prolongements naturels voulu par le Créateur quand il n'était pas trop saoul. Car il ne buvait pas d'eau : il savait qu'elle était polluée.

Toute cette merde est mangée par notre algue verte, objet du présent billet vachement scientifique puis biologique puis économique puis politique. Si si vous verrez.

« Contrairement aux autres espèces, les ulves peuvent proliférer sans avoir besoin d'être fixées au sol, par simple multiplication végétarienne. » Hop ! En plus ces machins que nous appellerons vulves parce que c'est plus rigolo que ulves sont monocellulaires : les cellules sont à voile et à vapeur, elles assurent « à la fois la photosynthèse et l'assimilation de la matière organique ». Comme ça, elles peuvent se développer comme elles veulent et de coloniser la flotte. Comme elles n'ont pas besoin d'être fixées au sol, elles ne sont pas bouffées par les bigorneaux et autres machins si bons dans les assiettes.

Elles se développent, grossissent et échouent sur nos plages faisant fuir les touristes et coutant la peau des fesses à ramasser puis à entreposer le temps de se demander ce qu'on pourrait bien en foutre. Ces trucs dégagent je ne sais plus quel acide à moitié sulfurique et sont donc mortels. L'été dernier, on a eu la mort d'un cheval et probablement d'un humain. D'après l'article, le premier mort ne date pas de l'été dernier mais est très vieux.

D'ailleurs, « les premières marées vertes sont signalées dès 1971. » Vous vous rendez compte, ma brave dame ! Ca fait 40 ans que le problème est connu et on ne fait rien. Pire, nos députés, dont ce lui de ma circonscription natale, Marc Le Fur, qui pondent « un amendement qui relevait de 450 à 2.000 places le seuil à partir duquel une porcherie serait soumise à une autorisation. » (amendement heureusement décliné par le Ministre, Bruno Le Maire). Par contre, Marc Le Fur a déclaré : « Pour ma part, j’estime qu’il vaut mieux écouter les agriculteurs, qui se lèvent tôt pour aller travailler, plutôt que ceux qui nuisent, qui gênent, qui empêchent : même si le point de vue de ces derniers peut être considéré comme légitime, il faut savoir les remettre à leur place ! »

Vous avez bien compris ce député ? Tous les écolos sont des nuisibles ! Quand j'ai vu ça, je n'en croyais pas mes oreilles. Marc Le Fur, député rural (moi je suis un blogueur rural mais bien urbain), n'en a rien à cirer des côtes Bretonnes... On doit pouvoir détruire la planète au nom de la bouffe. « Ca commence à bien faire ces histoires d'environnement » aurait-il pu déclarer.

L'article de Sciences et Avenir aborde les aspects économiques de la vie des paysans. « En 2007, le revenu agricole par actif était de 17 600 euros en Bretagne, contre 28 570 euros en moyenne en France. Ce qui place la Bretagne à l'avant-dernière place, juste devant la Corse. » Je crois que c'est clair. Le développement de l'agriculture en Bretagne n'a pas bénéficier aux « agriculteurs, qui se lèvent tôt pour aller travailler » mais aux industriels multinationaux de l'agro-industriel.

Je ne savais pas que Sciences et Avenir était une revue militante gauchiste !

Voilà donc le monde que voudrait nous développer M. Le Fur en faisant croire que les paysans vont gagner de l'oseille tout en les opposant aux écolos alors que tout le monde aurait intérêt à travailler ensemble pour savoir ce qu'on pourrait faire de ce fumier de purin, en produisant assez de bidoche pour nourrir la planète et en assurant un revenu minimum aux bouseux.

Pendant ce temps, le département des Côtes d'Armor n'en peut plus de payer ! Je laisse la conclusion à Isabelle : « Nous attendons donc un changement radical de l’économie agricole bretonne... L'espoir fait vivre dit-on, mais je peux vous dire qu'en Bretagne on vit d'amour, mais pas d'eau fraiche ! »

Surtout pas moi...

10 commentaires:

  1. Tu comprends, que je ne puis qu'adhérer complètement au sens de ce billet. Bravo !

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  2. Dans cette triste histoire, le politique avait tout son rôle à jouer et pouvait prouver que l'action politique peut avoir un impact sur le réel !

    Honte à eux :-/

    [Avec la sortie de Le Fur, on voit bien que la Droite est complètement déconnectée des attentes écologiques ! une écologie de droite, qu'ils disaient !]

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  3. Comme tu le dis , l'industrie agroalimentaire et de la Malbouffe c'est gavé sur le dos des agriculteurs en Bretagne.

    Ailleurs aussi , les taux empoissonnements des rivières , des sols et de l'air en France sont systématiquement dissimulé par les autorités sanitaires (heureusement - malheureusement ) la mort du cheval a mis en lumière le problème en Bretagne.

    Actuellement, je me questionne sur l'opportunité de parler encore de croissance verte tant les deux mots risque de provoquer les mêmes maux.

    @ +

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  4. le steak ? ben, c'est vrai qu'il y a aussi des vaches en Bretagne , pas que des cochons...

    "Science et Vie" c'est très bien ! j'ai d'ailleurs abonné mon neveu à "Science et vie, junior" (très instructif aussi pour les seniors)

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  5. Encore un billet financé par le lobby musulman. Vive la viande porc !

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  6. je reviens de la grande bleue-verte ;-) et ben même en vert, c'est beau la Bretagne !
    @jegoun l'eau aux nitrates avec le pastis, ça fait un ptit goût original :-)
    merci pour cet énorme lien ( je vais passé pour la ché de l'algue verte moi :-)

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  7. Yann,

    Merci !

    Dada,

    Je crois qu'ils sont aussi déconnectés des attentes des paysans !

    Eric,

    "Croissance" et "vert" sont incompatibles. Il faut trouver un "milieu"...

    Lucia,

    Oui, c'est très bien !

    Rimbus,

    Pas du tout !

    Isabelle,

    De rien !

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  8. J'ai cru voir passer une info qui disait qu'au niveau européen, ils laissaient tomber le fait de se plaindre des nitrates dans l'eau, non ?
    Ce serait la suite logique du tout est permis ! :-))

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  9. c'est aussi à nous consommateur de faire bouger les choses: faites le serment du cochon (ne plus manger de cochon industriel), mangez moins de viande et pas de désherbant dans votre jardin.

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