30 avril 2010

T'as pas cent balles ?

J’ai compris pourquoi la France va prêter des sous à la Grèce. Je croyais au départ que c’était par esprit de solidarité naturel, pour aider un peuple dans la mouise totale. Je pensais qu’il y avait quand même un fond de prudence, qu’on était obligés de l’aider pour éviter le risque de plonger avec elle, de torpiller l’Euro.

Non. « En prêtant cet argent à la Grèce à un taux d’environ 5%, après l’avoir emprunté à 3,5%, la France réalise un bénéfice sur ce prêt, de l’ordre de 1,5% de la somme totale, qui ira dans les caisses de l’Etat. »

On va juste gagner de l’oseille dans cette histoire, en prêtant à un taux d’usure (ou presque…) à des gens dans la mouise.

Et les économistes nous expliquent que c’est moral. « D’une part, ces taux d’intérêt sont justifiés par le risque de défaut de paiement, soit le risque que la Grèce n’honore pas ses dettes. D’autre part, «cela relève du "hasard moral": pour les politiques peu rigoureuses [la Grèce a dissimulé l'ampleur de sa dette, NDLR], il faut qu’il y ait un surcoût», assure Mathieu Plane, car sinon les pays peuvent continuer à ignorer leurs responsabilités. Et finalement, ces taux d’intérêt permettent de faire accepter ce prêt risqué par les contribuables français. »

Et finalement, ça serait de notre faute, nous autre, contribuables français

Presque envie de vomir, moi, ce matin.

La France prendrait un risque « car la crise grecque pourrait empirer et le pays faire défaut, et donc ne pas rembourser une partie de sa dette ».

Le journaliste oublie de préciser les risques à ne pas prêter.

Mais au final, c’est le contribuable grec, français, européen qui prend des risques, qui paye, qui paye, qui paye…

Ce n'est pas MA crise.

29 commentaires:

  1. T'as raison, c'est le couillon moyen qui trinque. Youpi...

    (allez courage, c'est l'weekend bientôt !)

    RépondreSupprimer
  2. C'est chouette les marchés, hein ? On les sauve pour ensuite les rémunérer avec l'argent qui nous reste !
    Vive la capitalisme mondial !

    [Sans oublier que la Grèce est mal notée par des agences qui sont directement liées aux prêteurs. Pas très moral… :-)) ].

    RépondreSupprimer
  3. Depuis quand le capitalisme est-il moral?
    Je ne suis pas étonnée de ces propos, juste profondément écoeurée.

    Connaissant le courage des grecs, et leur histoire, je me dis qu'ils ne méritaient pas ça, ni eux ni aucun peuple au monde.

    A quand notre tour ?

    ;-)

    RépondreSupprimer
  4. Écœurant, en effet! Ce matin, en faisant le café, j'ai vaguement entendu à la radio l'économiste de service dire qu'il faudrait "avoir le courage de restructurer la dette grecque"… Je n'ai pas tout suivi: quelqu'un peut expliquer ce que cela signifie? Abandonner une partie des créances?

    RépondreSupprimer
  5. «
    Presque envie de vomir, moi, ce matin »

    Vous n'allez tout de même pas mettre vos lendemains de cuite sur le dos du gouvernement, maintenant ?

    RépondreSupprimer
  6. @ coucou

    J'ai pas entendu l'émission mais, en général, on parle de "restructuration" de dette quand tu fais un ou plusieurs nouveaux emprunts pour rembourser l'ancienne dette.

    L'intérêt étant d'avoir, normalement, des coûts des prêts plus faibles et des durées plus longues.

    On le fait souvent pour les "presque" surendettés.

    RépondreSupprimer
  7. Comme L'Hérétique démontre fort bien que vous dites n'importe quoi, je me tairai. D'autant que je n'y connais rien et que je m'en bats les joyeuses.

    RépondreSupprimer
  8. Didier,

    Le billet de l'Hérétique dit absolument à chier mais la folie de ce type n'impressionne plus personne : la preuve, il soutient Bayrou.

    Il commence par un mensonge et finit par une insulte. Vous êtes libre d'apprécier si vous voulez.

    Dans un billet, il faut lire la conclusion. Je vous rappelle donc la conclusion de mon billet : "Le journaliste oublie de préciser les risques à ne pas prêter. Mais au final, c’est le contribuable grec, français, européen qui prend des risques, qui paye, qui paye, qui paye…"

    RépondreSupprimer
  9. Christie,

    Ne parle pas de morale !

    Le Coucou,

    Claudio t'a répondu rapidement. En gros, il s'agit de s'occuper de leurs fesses.

    RépondreSupprimer
  10. @Nicolas
    Arrête de t'échauffer et de devenir tout rouge derrière ton clavier. Je ne t'ai pas insulté (trouve-moi l'insulte si tu penses le contraire). J'ai juste dit que tu racontais n'importe quoi, ce qui est vrai. T'as du mal à supporter la contradiction. 5% quand nous empruntons à 3.5 et que les taux de marché tournent entre 10 et 12, c'est ridiculement bas. On veut vraiment sauver la peau des Grecs, et pendant ce temps, toi tu expliques que tu es écoeuré parce que les Français cherchent à se faire de l'oseille sur le dos de la Grèce. Affirmation risible qui ne tient même pas une demi-seconde.

    Par ailleurs, quand je prends le soin de lier un billet pour le contredire, c'est que j'estime qu'il présente suffisamment d'intérêt pour mériter d'être contredit.

    RépondreSupprimer
  11. P.S si j'ai dit que tu avais la gerbe, ce n'est pas pour ton billet mais parce que tu écris "presqu'envie de vomir ce matin". C'était un clin d'oeil, mais peut-être l'as-tu mal interprété.

    RépondreSupprimer
  12. L'Hérétique,

    Je ne m'énerve pas. C'est toi qui a fait un billet pour m'incendier en cherchant la petite bête parce que j'ai fait un billet sur Bayrou hier. C'est petit.

    Par ailleurs, nous sommes au bord de la déroute internationale, c'est petit de prendre de la marge sur un tel prêt. Quand mon voisin de comptoir a besoin de 20 euros pour payer sa note, je les lui prête sans intérêt.

    RépondreSupprimer
  13. Si vous lisiez mon blog, chers amis, vous y auriez entendu hier François Baroin déclarer que la France empruntait à 1,4 % pour revendre à 5 %. Contrairement à ce que dit l'Hérétique, ce n'est pas rien ! C'est donc une spéculation sur la dette grecque. Quant à dire qui paye, je dirais moi que tous ceux qui ont des portefeuilles d'actions gérés par les banques sous la forme de produits exotiques, ils y gagnent, eux. N'oublions pas non plus que la France est le pays européen où on épargne le plus.

    RépondreSupprimer
  14. Rimbus,

    J'ai 263 blogs non lus dans mon Reader, désolé... Je suis à la bourre complète (j'ai passé beaucoup de temps à mettre en place des conneries sur le blog, comme la newsletter et à étudier des trucs twitter à cause des changements chez Wikio...).

    Que les portefeuilles d'action payent pour aider la Grèce oui ! Mais qui va payer au final, le contribuable Grec (et nous aussi puisqu'ils n'arriveront jamais à nous rembourser).

    RépondreSupprimer
  15. @Rimbus
    à 1.4% ? Certainement pas sur deux ans. Sur trois mois, oui, peut-être.
    Le chiffre de 3.5 de Nicolas est bon.
    @Nicolas
    tu me crois donc assez ridicule pour jouer à ce genre de petits jeux de bac à sable d'école primaire ?
    Non, je ne guettais pas le billet, c'est juste que tu en a écris un sur le sujet que j'étais en train de traiter moi-même et que l'opinion que tu exprimais était précisément de celles que je cherche à mettre en défaut. L'occasion a fait le larron, c'est tout.
    Un particulier ce n'est pas un état : on ne parle pas de 20 euros mais de dizaine de milliards d'euros, possiblement pas remboursés. C'est tout de même un autre ordre de grandeur, non ?

    RépondreSupprimer
  16. Juste pour info, avant la crise des subprimes, sur plus de dix ans, la France empruntait à 4.5%

    RépondreSupprimer
  17. "tu me crois donc assez ridicule pour jouer à ce genre de petits jeux de bac à sable d'école primaire ?"

    Oui.

    Parfaitement ridicule. Mon billet fait 8 lignes (hors extrait d'articles). Tu en fais 50 pour me casser hors propos. Tu es ridicule.

    RépondreSupprimer
  18. @ l'Hérétique : vas donc visionner la vidéo de Baroin sur mon blog, il dit 1,4 %. Mais tu sais sans doute mieux de quoi il retourne que le ministre du budget.

    RépondreSupprimer
  19. Rimbus,

    Laisse tomber ! Il a pété une durit ! Il a lancé une croisade contre moi, se farcit un billet pour me torpiller et rentre dans le "tu n'argumentes pas", "tu es de mauvaise foi", ... Sans même se rendre compte que je n'ai pas fait de billet ce matin, juste 8 lignes...

    RépondreSupprimer
  20. @ Nicolas : ça c'est sûr, les états n'ont que l'argent des impôts ou des obligations (achetées par des contribuables) pour se financer. Les banquiers sont justes assez malins pour jouer parfois les intermédiaires et se sucrer au passage.

    Lancer une croisade contre toi est une bonne idée, mais il faut l'englober dans une communauté pour que ça marche.

    Mort aux bretons, ça doit pouvoir fédérer pas mal. des mecs avec des chapeaux ronds, c'est louche.

    RépondreSupprimer
  21. On pourrait pas la faire au comptoir plutôt que dans les blogs ?

    RépondreSupprimer
  22. @Nicolas
    tsss, tsss, procédé rhétorique tout ce qu'il y a de plus classique pour tenter d'avoir raison, sauf si c'est de la parano, cas dans lequel c'est plus grave. Bon, on va pas tourner en rond indéfiniment, je crois, il n'y a pas grand chose à ajouter...

    RépondreSupprimer
  23. Mais tu décrits ton comportement !

    Et le pire c'est que c'est la dépêche que je cite qui se plante dans les chiffres, voir mon dernier billet. J'ai donc encore plus raison.

    Pouf pouf.

    RépondreSupprimer
  24. En fait, c'est moi qui ai raison…

    :-))

    RépondreSupprimer
  25. Mais si, c'est ta crise... Tu vis bien dans l'UE, non ?

    RépondreSupprimer
  26. Tu veux me déprimer ?

    Pffff...

    :)

    RépondreSupprimer
  27. Poireau,

    On va dire ça.

    CC,

    Non !

    DPP,

    Non. Je reste dans twitter.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...