Suite à la condamnation de Marine Le Pen, comme je le disais
hier, les réactions, à droite, ne sont pas vraiment surprenante, critiquant la
justice, la soupçonnant d’être aux ordres, composée d’un ramassis de gauchistes
und so weiter… Pourtant, les gars, vous deviez peut-être respecter un
peu plus la République. Au fond, vous êtes nombreux à vous « revendiquer
de de Gaulle » mais on l’imagine assez mal tricher avec le pognon commun.
Les faits sont que vous avez votez des lois, vous ne les avez pas respectées et
vous vous êtes fait baiser. Parmi les quasi-condamnés, à droite, on trouve
trois imminentes personnalités telle que Marine Le Pen, bien sûr, éminente
participante à des seconds tours de la présidentielle, Nicolas Sarkozy, ancien
président élu par tricherie presque avérée (et inutile vu qu’il était opposé à
une quiche) et François Fillon que vous voyiez président mais qui s’est fait
offrir des costumes.
Les trois ont voulu profiter d’avantages financiers pour
leurs carrières politiques et ont été rattrapés ! Marine Le Pen est
maintenant inéligible alors qu’elle a eu une mauvaise défense et qu’elle
n’avait pas arrêté d’appeler à la probabilité des politiciens (jusqu’à
déclarer que les personnes avec un casier judiciaire un peu garni ne devaient
pas pouvoir être élues). C’est un juste retour des choses.
Bien sûr, comme je le disais hier, ce
n’est pas sûr que le Rassemblement National pâtisse de tout cela. Au fond,
on se demande si Emmanuel Macron n’aurait pas « intérêt » à accorder
la grâce présidentielle (à l’issue de l’appel, tout de même) à la dame de manière
à ce que ces andouilles puis arrêter de crier au martyr et que l’on puisse
enterrer l’argument de « la justice aux ordres »…
Evidemment, déclamer ce que je pense être la vérité ne changera
pas grand-chose. Le grand public est déjà excédé par « l’établissement »
et, au fond, nos coreligionnaires aiment
bien les malfrats.
Je me demande comment les historiens du futur jugeront cette
période mais je pense bien avoir l’honneur sauf ! Ce qui ne devrait pas
être le cas de Jean-Luc Mélenchon, le pauvre, qui pourrait bien passer sa fin
de vie au cabanon plutôt qu’à l’Elysée ou l’Ehpad. Ou alors dans les geôles de
la sixième (au moins !) République pour trahison.
Hier, suite à la condamnation de la dame, LFI a fait un
communiqué de presse. Je n’ai rien à y redire à part sur une phrase : « même si nous refusons par principe que le recours soit
impossible pour un justiciable quel qu’il soit. » Les recours sont
possibles et la peine d’inéligibilité sera cassé si la cours d’appel revient
sur le verdict initial. Par contre, il logique qu’un candidat condamné en
première instance à l’inéligibilité ne puisse pas se présenter à de nouvelles
élections, au moins pour qu’il ne bénéficie pas de l’immunité. Il pourra
toujours se présenter ultérieurement !
Restons calme et arrêtons les déclarations « par
principe » quand elles sont mensongères.
Venons-en à Méluche. Tout en partageant se communiqué et
sans se préoccuper d’éventuelles contradictions, il a écrit : « Je m'associe pleinement à la déclaration de la
coordination du mouvement insoumis. Et j'ajoute : la décision de destituer un
élu devrait revenir au peuple. C'est à cela que servirait le référendum
révocatoire dans une 6e République démocratique. »
Le mensonge est tellement gros qu’on a du mal à y croire :
Marine Le Pen n’est pas destituée. Elle conserve son mandat de député et le
gardera jusqu’à la fin de la législature (fin qui pourrait être anticipée en
cas de nouvelle dissolution). C’est tout de même très fort même si c’est un détail
dans l’histoire…
Ensuite, il indique clairement que la justice devrait être
rendue par le peuple et pas par les tribunaux. Vous imaginez si à l’issue du
procès de Jean-Marc Dutroux, on avait dit « bon ben maintenant on va
demander aux citoyens qui ne connaissent pas le dossier et la loi de se
prononcer dans les urnes » ?
Par ailleurs, il nous fait le coup de la sixième République,
celle qui sera établie par une assemblée de gens tirée au sort et dont on ne
connait pas le contenu tout en se basant sur un des textes qui devrait y
figurer… Ce n’est pas un question de numéro de Constitution mais de respect de
l’Etat de droit, de séparation des pouvoirs (même si quelques énergumènes
pensent que certains sont aux ordres) et de principes divers.
Sans compter qu’à chaque élection « mineure » ou
presque, les électeurs se prononcent contre le pouvoir en place et non pas en
fonction de la question posée. C’est le cas pour les referendums, les élections
départementales, régionales et européennes. Ne pas admettre cela est bien est
déni de démocratie.
Par ailleurs, Jean-Luc Mélenchon regrette explicitement sans
le dire (ce qui est fort) la décision prise par les tribunaux et donne ainsi à
raison à Marine Le Pen et donc à tous ses partisans de droite. Il est dans une
situation pas très lointaine, ayant quelques vagues
casseroles similaires (sans être mis en examen) et cherche peut-être à se
faire bien voir.
Sans compter que s’il a des chances d’être élu, c’est
uniquement s’il est opposé à Marine Le Pen au second tour. Ce que je souhaite,
pour ma part, d’ailleurs, c’est un candidat de gauche ayant une chance de
figurer au second tour en passant le premier avec les voix des électeurs et
Méluche est très loin d’y arriver, après ses quelques échecs et ses plus ou moins
récentes interventions contre les valeurs de la République. Quelle que soit son
numéro.
Sans compter le fait qu’il tente sans doute de se faire bien
voir des électeurs qui cherchent surtout un « candidat antisystème ».
Ce n’est pas très joli.
Je vais finir par mépriser totalement les zozos de la gauche
radicale qui nous expliquent qu’on fait le jeu de l’extrême droite dès qu’on
exprime une position différente de la leur.
Jean-Luc Mélenchon vient encore de faire une « fausse
route » et j’engage le PS, le PCF et EELV (voire LFI) à se détourner
totalement de lui.