28 mars 2024

L'ignoble et inutile réforme du chômage


 

Le taux de chômage est propre de son plus bas niveau depuis vingt ans (s’il ne l’est pas, c’est parce qu’il a un peu augmenté en un an : putain de conjoncture), nous dit-on à juste titre. La vérité est qu’il est à peu près au même niveau qu’en 1984, il y a quarante donc, comme par hasard l’année de ma majorité (et l’année de naissance de la patronne du café de la gare mais ça a peu de rapport avec le sujet qui nous préoccupe). Il avait fortement augmenté depuis une dizaine d’années (depuis les chocs pétroliers, en fait, mais on a tendance à oublier que la crise ne date pas des six derniers mois).

Il a connu une première baisse importante à la fin des années 90, lors de « la bulle ». Plus tard, il est reparti à la hausse avec la crise des « subprimes ». Enfin, il connait sa période de baisse la plus longue depuis une dizaine d’années, avec quelques soubresauts liés, toujours, à la conjoncture (dont la crise sanitaire).

On pourrait mettre en parallèle l’évolution de la courbe avec la couleur politique du gouvernement. Par exemple, la plus forte hausse a été faite alors que la droite au pouvoir depuis longtemps, que la baisse la plus subite a eu lieu « sous Jospin » (vive les 35h !) et que la baisse la plus durable a été entamée « sous Hollande ». C’est la stricte vérité mais, pour le dire sans rougir comme une jeune mariée qui couche avec le témoin de son époux pendant le vin d’honneur, il faut oublier les impacts de la conjoncture mondiale et tout ça. J’aime bien rappeler, par exemple, que la baisse récente date des mesures prises par Hollande et décriées par les « frondeurs », comme le CICE, mais n’oublions pas que la baisse est à peu près commune à tous les pays d’Europe.

 


Je ne vais pas illustrer ce billet avec des jolies courbes : il vous suffit de prendre « Google Image » et de taper des mots clés bien sentis pour vérifier que ce que je dis est la réalité, à savoir que les mesures prises par les gouvernements successifs ont peu d’impact sur les chiffres du chômage. Cela fera mal au cul à ceux qui croient fortement à la politique au niveau national mais explique surtout pourquoi ces sujets m’intéressent de moins en moins.

Il n’empêche que, quand le premier ministre dit qu’il veut réformer l’assurance chômage pour parvenir au plein emploi, c’est une gigantesque fumisterie.

Je vais mettre des photos de papillons pour illustrer ce billet : au moins, c’est à peu près beau.

 

Je ne veux pas dire que les mesures prises soient inutiles. Je parlais des 35 heures. Elles ont été un beau progrès social (je ne vais pas cracher sur 10 jours de congés supplémentaire) et elles sont sans-doute permis la baisse rapide de 350 000 chômeurs. On peut toujours négocier. Les gens de droite disent que ce n’est pas vrai patati patata et je disais moi-même deux paragraphes au-dessus que les mesures « nationales » et « gouvernementales » n’avaient pas d’impact. La vérité est qu’on n’a aucune idée des répercussions à moyen ou long terme sur l’économie et le chômage mais que j’ai 10 jours de congés en plus. On me dira que j’ai plus de temps pour dépenser du pognon au bistro mais je n’ai pas plus de pognon à dépenser. L’autre vérité est malheureusement que cette réforme a été mal foutue pour beaucoup…

 


Alors revenons à la réforme promise par Gabriel A table ! : elle sera tout aussi inefficace que toutes les réformes précédentes. Tout au plus aura-t-on quelques variations des indices mais strictement rien de durable ! Il faut arrêter de croire que les gens se complaisent dans l’inactivité, soit au chômage, soit au RSA… C’est bien un truc de droite, ça ! Et je croyais qu’Attal était présumé venir de la gauche. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas, cela étant. Les mecs voient leur revenus diminuer, ils vont peut-être mettre les bouchées doubles pour retrouver de l’oseille… sauf que tous les chômeurs que je connais cherchent effectivement des emplois et la plupart des allocataires du RSA de mon entourage (comme si j’en avais beaucoup…) sont inaptes au travail pour différentes raisons.

On sait à peu près ce qu’il faudrait faire pour résoudre ce problème du chômage : donner du pouvoir d’achat aux Français pour qu’ils puissent consommer et améliorer la productivité des entreprises françaises pour que les zozos achètent ce qui a été produit chez nous. J’ai dit que je savais ce qu’il faudrait faire mais je n’ai pas dit que l’on savait comment le faire… Nuance. Ca serait trop facile. Par exemple, vous augmentez les salaires pour donner du pouvoir d’achat (ce que ne peut pas décider le gouvernement, évidemment, à part via le SMIC) : cela créera des charges supplémentaires pour les entreprises et diminuera leur productivité. Ensuite, ce pouvoir d’achat miraculeux génèrera une inflation et on se mordra la queue.

Laissons plutôt les économistes mordre quelque chose, comme leurs roustons…

 


Les mesures du premier ministre auront comme principale conséquence de diminuer les revenus des sans emplois et donc de les foutre dans la merde. C’est lamentable.

Il y a quelque chose que l’on peut faire comme améliorer les formations pour répondre mieux et rapidement aux besoins des entreprises ou travailler sur des machins comme Pôle Emploi ou France Travail pour que l’accompagnement des chômeurs dans leurs recherches soit plus efficace, notamment en facilitant les reconversions. Je ne sais pas, en fait, et je ne vais pas donner des conseils à ceux dont c’est le boulot. Et qui échouent depuis longtemps.

Il n’empêche qu’améliorer le marché de l’emploi pour qu’il colle mieux aux évolutions de notre société me semble un progrès, tout comme l’ont été les 35 heures qui ont permis de travailler moins.

Diminuer les revenus de ceux qui n’ont pas de salaire, par contre, est une régression.

 

27 mars 2024

La gauche à l'épreuve des réformes fiscales de Bruno Le Maire

 


Bruno Le Maire prévoit de continuer à faire n’importe quoi après 7 ans en poste. « Le ministre de l’Économie défend l’idée d’une baisse des cotisations salariales qui serait compensée par une hausse de la TVA. C’est le retour de la fameuse TVA sociale, chère à la droite. »

Je passe le fait que la TVA ne peut pas être sociale (et « TVA sociale » ne veut rien dire ! J’invite les clowns de droite à vérifier la définition de « sociale » dans le Larousse). Ca fait longtemps que je n’ai pas parlé de fiscalité, dans mon blog, alors qu’il y a une dizaine ou une quinzaine d’année, elle était mon principal sujet un peu sérieux. Je ne vais d’ailleurs pas parler que de ça.

Cette mesure ? Il y a tout d’abord un mensonge un peu par omission. Je cite l’article : « Dans un entretien accordé au quotidien régional Sud-Ouest, le ministre de l'Economie a déclaré vouloir réduire l'écart entre salaire brut et salaire net grâce à la mise en place de ce dispositif. » Tout d’abord, ce n’est pas parce que le salaire net va augmenter que le pouvoir d’achat va suivre vu qu’on va payer plus de TVA, l’impôt le plus injuste qui soit car il touche tout le monde, notamment les petits revenus. Ainsi, l’opération sera peut-être neutre pour les salariés mais les non-salariés, notamment les chômeurs et autres allocataires vont en prendre plein la gueule.

En outre, le lascar oublie de dire qu’il va sans doute aussi réduire les cotisations patronales donc diminuer les charges pour les entreprises…

 

Entendons-nous bien !

Petit 1 : je ne suis pas opposé à la TVA qui a des avantages, comme taxer les produits importés et donc, ne pas pénaliser les productions locales avec les charges qui pèsent sur le travail.

Petit 2 : je ne suis pas opposé à la baisse des charges pour les entreprises (et donc des cotisations patronales) qui doivent retrouver de la productivité pour être concurrentielles avec les sociétés étrangères. Ils m’ont fait rigoler, les frondeurs qui luttaient contre les mesures de François Hollande, comme le CICE, au nom du fait que c’était un cadeau aux patrons mais qui, en parallèle, exigeaient des mesures pour améliorer leur « rendement » pour mieux concurrencer les société bougnoulesques.

J’ai donc exprimé dans l’introduction ce qui me poussait à être contre la mesure (y compris le détournement du mot « sociale »).

 


Par contre, je dois admettre que j’en ai soupé de la gauche et de ces positions de principe complètement déconnectées de la réalité. Par exemple, s’il me semble logique que la retraite soit payée par les cotisations sur les salaires, je n’ai rien à foutre que ces dernières paient pour la famille, le chômage et la santé. En tant que célibataire, je me fous de la politique familiale, mais je ne vois pas pourquoi ce sont les entreprises qui embauchent qui paient le plus pour indemniser les chômeurs et pourquoi les entreprises et les salariés paieraient pour la santé de tous (hors problèmes de santé liés au travail).

Ce qui devrait être important, quand on est de gauche, c’est que les chômeurs (et tous les sans-emplois) bénéficient d’une indemnité et des moyens de subsistance et que tout le monde ait accès à la santé. C’est donc la solidarité nationale qui doit payer, et donc les impôts et pas le travail. Les positions de principe de la gauche finissent par me sortir par les trous de nez.

On ne peut pas conserver éternellement un modèle de financement qui date d’une époque où l’espérance de vie atteignait à peine l’âge moyen de départ à la retraite et où le plein-emploi était la règle…

On ne peut plus tout faire assumer par le travail : il faut que l’ensemble des revenus soient pris en compte, que les revenus soient du travail, du capital mais aussi des successions, des plus-values diverses ou des bénéfices des entreprises.

Pour les successions, je suis assez partagé… depuis que j’ai moi-même payé des droits de succession suite à la mort de ma mère. Je fais un petit aparté mais je pense qu’il faudrait revoir un peu le système : j’ai mal digéré que, héritant d’un capital mis en place par mes parents qui n’avaient, comme revenus, que leurs salaires d’instituteurs (de PEGC, pour être précis) et ont eu la folie de fabriquer trois enfants, je doive sortir rapidement du pognon, en plus des frais de notaire. Il faudrait un étalement dans le temps (exemple : supprimer ces impôts mais ajouter 20% du montant des successions à la déclaration de revenus des cinq années suivantes). Par ailleurs, plongé dans différents calculs, j’ai estimé que ce mes propres héritiers auront à raquer : c’est trop. Et ça confirme que j’aurais tout intérêt à dépenser mon oseille au comptoir.

Pour les revenus du capital, le tant décrié Hollande avait mis en place un système pour qu’ils soient imposées à l’identique de ceux du travail mais la macronerie a torpillé cela. C’est nul à chier. Et injuste. Un type qui vit des dividendes de ces actions Total ou de plus-values diverses : petit 1, paiera moins d’impôts qu’un salarié ; petit 2, ne cotisera pas pour le chômage ou la santé (c’est un raccourci, il y a la CSG et quelques machins).

On pourrait faire un paragraphe pour chaque type de revenus. Par exemple, il serait de mette en place quelque chose (mais je ne sais pas quoi) ne pénalise pas les petites boites par rapport aux grosses qui s’en sortent avec quelques optimisations.

 


J’ai bien dit que je ne savais pas quoi mais j’en ai marre de cette gauche qui n’a à la bouche que des expressions comme « la taxation des superprofits » sans expliquer ce que cela veut dire, les mécanismes qui seront à mettre en place et tout ça. Toujours aussi que j’en ai marre aussi que l’on parle de taxer les riches plutôt que de taxer les hauts revenus. Tout cela n’est pas « être à gauche » mais du pire populisme.

Et donc, je suis fatigué de cette gauche qui ne parle plus de justice sociale, d’égalité du même métal et, d’une manière générale, d’organisation sociale de la société. Toujours ce mot : « sociale ». Ils parlent plutôt de conneries diverses ce qui justifie ce billet que je marmonne depuis un temps.

 

Observez ma bloguerolle. Certains de mes confrères parlaient du « wokisme » récemment. J’ai eu l’idée de chercher « Woke » dans « Threads », le nouveau réseau social disponible dans toutes les chaumières. Il se trouve que certains se revendiquent être « woke » et assimilent ça à la gauche. Selon eux, si tu te prétends « pas woke », tu ne peux pas être de gauche. Si tu utilises ce mot (ce qu’ils font, d’ailleurs), tu es forcément d’extrême droite (selon les néo militants de gauche, il n’y a plus rien entre leur gauche et l’extrême-droite). J’en ai même vu un (il plaisantait peut-être mais je ne crois pas) qui expliquait sérieusement que l’on ne peut pas être de gauche sans être woke et donc sans être islamogauchiste. Je vous assure que je n’invente rien.

Je ne vois pas comment on peut être de gauche et défendre une religion. Je ne vois pas comment on peut être de gauche et mener une politique qui procède à un tri entre les groupes d’humains (selon la sexualité, le genre, l’origine ethnique), au grand détriment des valeurs de la République ou de l’idéal Républicain : l’indivisibilité, la laïcité… Je ne peux pas comment on peut être de gauche tout en opposant tout « aux hommes blancs ». Surtout si on est soit même un homme blanc, d’ailleurs… Il faut vraiment être cinglé. Je ne vois pas comment on peut être de gauche et communautariste.

 

Je ne veux donc plus rien à voir avec cette gauche-là, celle qui oublie ce que doit être la redistribution, le partage… Celle qui est bourrée de principes comme faire peser la protection sociale sur le travail exclusivement ou pense défendre le service public en installant des bureaux de poste partout sans s’inquiéter que les « petits vieux » puissent avoir accès à un magasin où acheter de la bouffe.

Ou celle qui veut imposer les richesses mais commence par bénir leurs cadres qui sortent les œuvres d’art de la taxation du capital. Je n’ai jamais compris ce bordel et je vous assure que cela ne va pas en s’arrangeant.

 

Revenons à la base. Ne laissons pas des crétins réduire la gauche. Cette gauche qui a empêché l'étude de la réforme des retraites par l'Assemblée en provoquant de l'obstruction, qui a empêché l'étude de la loi immigration par l'Assemblée avec un motion de rejet et qui a donc poussé les deux à se faire, bien durcies.

Il faut que tous ces parasites la ferment. Point barre.


Avec ces ânes, Le Maire n'aura aucun mal à torpiller toute notre fiscalité.

24 mars 2024

Quand la gauche a-t-elle vrillé ?


 

Je vous conseille la lecture de ce billetde Cincinnatus. Rien que le titre, « Cette gauche d’extrême droite », me met en joie. Il reprend notamment quelques thèses qui me tiennent à cœur depuis quelques temps et que je tente de démontrer assez souvent dans mon blog. En revanche, je ne vais pas m’exprimer, aujourd’hui, sur ce sujet car je pense que les militants sont sincères mais je me demande comment ils ont pu tomber dans ces pièges… La nullité du PS n’excuse pas plus qu’on se vautre dans une espèce de radicalisme très limite mais pas franchement de gauche que dans les bras d’un centrisme qui ne fait que flirter avec la droite.

J’ai, par contre, pas mal de copains qui ont tourné le dos à cette nouvelle gauche officielle et ont plus ou moins déserté le militantisme de gauche mais se réfugient dans l’antimacronisme, pas forcément, d’ailleurs, à cause de l’opposition qu’ils ont pour la politique menée mais par haine du président de la République. C'est, tout simple, comme s'ils ne voulaient plus être assimilés à cette nouvelle gauche folle.

 


Je ne veux pas parler plus du billet de Cincinnatus par respect pour les militants et les copains d’autant que, souvent, par le passé, j’ai moi-même été victime de cabales d’abrutis qui me voyaient de droite, raciste, ou que sais-je… Peut-être devrais-je parfois plus mâcher mes mots mais je n’en connais pas assez pour qu’il m’en reste pour faire des jolis textes… C’est amusant de constater que ces attaques contre ma valeureuse personne qui ne pense qu’à exprimer son avis et à boire des coups avec des copains s’est concentrée sur peu d’époques.

Il y a eu la période des classements de blogs, vers 2007 à 2010. J’avais compris le système et propulsé mes blogs en tête de ces machins. Il a fallu que la boite qui faisait les classements change le système en question pour me foutre dehors, ce qui a provoqué la montée de sites d’extrême-droite, c’était rigolo, il a fallu que tous ces ânes se retirent de la « compétition » qu’ils me reprochaient, auparavant, d’avoir gagnée. Je reconnais que ces propos ne sont compréhensibles que par des vieux blogueurs. Toujours est-il que c’est la première fois où des types ont fait campagne en meute pour dire que je n’étais pas de gauche. Ils étaient presque précurseurs, dans ce domaine de l’absurde : il suffisait que défende la laïcité pour passer pour un immonde raciste.

Après, toute la gauche s’est un peu retrouvée pour « virer Sarko » mais dès le lendemain de la victoire de François Hollande, qu’ils avaient soutenu, ils ont commencé à me critiquer pour avoir osé maintenir mon soutien. Il faut tout de même admettre que le cabanon était proche. Et il y a eu, enfin, cette période la plus récente, où je reprochais au PS de se ranger derrière LFI pour soutenir, avec des personnes proches de milieux islamistes ou antisémites, un projet qui n’était pas le leur, au nom de la défense de la gauche, comme si la gauche était unique… Qu'est-ce que j'ai pris !

Mon cas personnel est toutefois peu intéressant mais il semble tout de même qu’il reste peu de blogueurs encore debout, depuis cette lointain époque. Je ne sais d’ailleurs pas quand Cincinnatus a commencé (dans un tout autre registre que le mien mais avec des idées, que je ne découvre qu’aujourd’hui, mais que je partage globalement ; le voila dans ma bloguerolle, tant pis pour sa réputation)…

 


Il n’empêche que toute cette gauche, qui devrait être la mienne, me fatigue. Prenez le député socialiste Jérôme Guedj. Il a déclaré récemment qu’il était d’accord avec la loi sur la fin de vie mais qu’il allait voter contre car il n’avait pas confiance dans le gouvernement. Si ce n’est pas ce qu’on appelle un bouffon ? Voter contre une loi voulue historiquement par ses propres électeurs mais proposée par un parti politique auquel on s'oppose mais dont le président de la République, si nul soit-il, a lui-même été mis au pouvoir par les électeurs du président précédent que l’on soutenait est, tout simplement, complètement con. Mais aussi suicidaire électoralement.

D’ailleurs, alors que je commençais à me réconcilier avec le Parti Socialiste, je me demande si je ne vais pas recommencer (ça ne serait que la seconde fois, avec le premier tour de la présidentielle de 2017) à voter pour le centre même s’il est à droite, rien que pour voir passer des textes de gauche (même si faire un marqueur politique un texte sur la fin de vie est assez délirant, en fin de compte).

 


Dans ma réflexion, à la lecture de billets plus anciens de Cincinnatus et à l’observation de mes propres méfaits, je me suis demandé quand la gauche avait commencé à « vriller ». Cela date surement de la nuit des temps mais elle a réussi à revenir parfois au pouvoir et à faire passer de bons de textes. Dans une ère plus moderne, disons qu’il y a eu le tournant de la rigueur de tonton (tournant que je soutiens, je reste libéral dans l’âme) et sans doute une certaine façon de tourner le dos à la laïcité, qui date sans doute de la même époque quand au lieu de défendre les immigrés on a défendu les musulmans (après avoir préféré défendre ses immigrés en priorité par rapport à nos pue-la-sueur de souche), même époque qui est d’ailleurs le tout début du retour au pouvoir de la gauche après des années d’errance.

Il n’empêche que, pour ma part, je suis resté un fieffé soutien de tous les gouvernements de gauche qui ont pu nous être foutu entre les dents, s’y opposer nous mettant dans le mur beaucoup plus efficacement que tout.  

 


Je me suis alors dit que j’allais commencer ma recherche à partir du moment où j’ai commencé à tenir un blog (fin 2005). Je me suis dit que le premier élément important, depuis, était la primaire socialiste de 2006 avec la victoire de Ségolène Royal. Je suis rentré dans les archives de mon blog de cette époque (je faisais quelques billets très bons et très drôle, d’ailleurs, il n’y a pas de mal à dire du bien de soi. Je continue, d’ailleurs : j’avais un vrai fond politique alors que je passais pour un vulgaire pingouin, même si je faisais trop de billets, la plupart beaucoup trop longs pour qu’on puisse en retenir la moindre fraction) pour avoir la confirmation de ce que je pensais, à savoir que je n’avais pas osé écrire mon avis pour ne pas fâcher les copains : que l’élection de la dame était une tragique erreur… On retient d’ailleurs surtout de la campagne de « la cerbère » du Poitou, pour la suite, des pires énormités comme l’ordre juste ou l’encadrement des délinquants par des militaires… Il faut que je trouve une photo d’âne du Poitou pour illustrer ce billet.

Comme quoi, tuer la gauche, n’est pas l’apanage de sa frange la plus radicale…

 


Je ne vais pas citer toutes les étapes. Il y a eu par exemple la poilade du congrès de Reims, en 2008. Je me demande comment ces zozos ont failli refiler les clés de la boutique à la fofolle qui l’avait déglinguée lors de l’élection précédente. En fait, ce qui me choque, est qu’ils aient continué à s’affronter autour des personnes, par la suite, sans se préoccuper de ce qui les réunissait : le socialisme.

En fait, depuis une quinzaine d’années, même s’ils ont réussi à construire une machine gagnante en 2012, ils se sont affrontés sur des bricoles de principe sans jamais vraiment rentrer dans le fond.

 


Et ça continue. Récemment, on a beaucoup parlé de ce qu’avaient dit des types de la majorité au sujet de la suppression des APL. C’est un scandale, c’est de droite et tout ça.

Mais revenons à la base. On cotise, par notre travail, pour des allocations familiales et des trucs comme ça. Une partie est collectée pour aider ce qui en avaient besoin à payer leurs loyers. Ils reversent donc le pognon à des propriétaires privés, ce pognon collecté grâce à notre dur labeur… La boucle est bouclée. Le pognon en question permet « aux privés » d’augmenter les loyers. Il m’aurait paru plus sage de la collecter pour construire du logement social, qui serait d’ailleurs venu concurrencer le secteur privé, poussant ainsi les prix à la baisse.

Je veux bien qu’on ne soit pas d’accord avec moi, peu importe. Ce que je reproche à nos socialos, c’est de ne pas pousser la réflexion, de refuser de faire un débat à ce sujet…

 

Si le manque de débat est en cause, on peut aussi critiquer la politique de l’indignation permanente, souvent mise en oeuvre avec des manifestations dans la rue, poussée par les réseaux sociaux et mise en exergue par la baderne Hessel avec son « Indignez-vous » en 2010, non pas que l’opuscule manque de fond mais parce qu’on n’en a retenu que le titre, que les militants se sont mis à gueuler dans les réseaux sociaux tout en oubliant la nécessité de bâtir quelque chose de cohérent pour convaincre les électeurs et, ensuite, améliorer la vie de nos concitoyens.

Récemment, Frédéric Mitterrand est mort. On a vu une partie de la gauche lui rendre hommage. Ca s’est fait sans moi. Frédéric Mitterrand a servi de caution de gauche (il n’est évidemment pas responsable du nom qu’il porte et des agissements de tonton) à Nicolas Sarkozy. Ca ne me suffit pas pour le haïr mais je lui rendrai plus hommage pour le fait d’avoir écrit qu’il aimait les jeunes garçons ce qui est quand même d’autant plus rigolo que cela fait bondir nos amies metoossiennes ce qui pourrait me donner une autre raison de pester contre la gauche.

 


Elle s’est tellement trompée, qu’elle n’a donné que comme seul angle de militantisme à un tas de braves gens des sujets sociétaux, certes graves, mais on parle plus depuis quelques mois des histoires d’harcèlement social que de lutte des classes (même si Gégé et PPDA ne sont pas dans le groupe des opprimés...). On parle de la fin de vie et on vote contre. J’en passe.

Repentez-vous !


La routine est revenue. LFI tape sur le PS, et son candidat qui n'en est pas issu, Raphaël Glucksmann : c'est plus facile de foutre sur la gueule des copains que d'attaquer les autres. Comme la droite et l'extrême droite. Je ne parlerai pas de la réforme des retraites et de la loi sur l'immigration qui sont passées parce que la gauche a tout fait pour que les sujets ne soient pas traités par l'Assemblée.

Retentez-vous, disais-je !

19 mars 2024

Parler ou ne pas parler d'Europe ?

 


J’aurais bien voulu faire un beau billet de blog pour dire ce que le PS ou EELV devraient faire pour avoir un beau score aux élections européennes mais je n’ai strictement rien à dire. De toute manière, le RN devrait faire environ 30% (disons 27), la majorité présidentielle 20 (disons 18), le PS arriverait troisième vers 10% et les autres formations seront en dessous (disons LR et EELV à 8, LFI à 7, Reconquête – le machin de Zemmour et de Marion Maréchal – à 6, le PCF et DLF – le machin de Dupont-Gnagnan vers 3).

En d’autres termes, on aura les listes de gauche à égalité avec le RN (mais sans les autres guignols proches de l’extrême droite) et un ensemble avec la majorité présidentielle et LR. Tout le monde aura gagné. Youpi.

Je ne parie rien, en revanche. En 2019, les sondages, à cette époque de l’année, avaient minimisé légèrement les scores du FN et surestimé ceux de LREM et largement sous-estimés ceux des écolos.

Quand il n’y a rien à espérer, autant aller au bistro ou faire des billets de blog.

 


Si je ne peux pas dire ce qu’il faudrait faire, j’ai quelques pistes, au moins sur ce qu’il ne faut pas faire. Ne prenons que Jean-Luc Mélenchon. Il a déclaré que l’élection en question préparait la prochaine présidentielle. C’est n’importe quoi ! Sauf vu du RN qui a mis une personnalité de premier plan en tête de liste, ce qui lui fera une belle tribune. Il a dit aussi, dans le cadre des guerres qui ont l’amabilité de nous distraire, que LFI était le seul parti politique à respecter le droit international. Quand on sait qu’ils ont fait campagne pour les dernières législatives sur la possibilité de ne pas respecter les accords internationaux, c’est évidemment aussi n’importe quoi.

Les règles de base me semble être de ne pas mentir aux militants et aux électeurs et ne pas se faire des nœuds au cerveau sur le rôle de l’élection (LFI, lors de la dernière élection nationale, voulait faire élire Méluche premier ministre…).

 


Au moins, si les partis politiques pouvaient parler de l’Europe, du rôle du parlement et de leurs intentions dans ce contexte, on partirait à la retraite un peu moins idiots. Il faut quand même admettre qu’on n’a jamais vraiment su à quoi servaient ces élections à part nous désigner des clowns pour voter des espèces de directives qui nous emmerdent ou, au moins, ne servent à rien. Je prends pour exemple celle qui a poussé à la standardisation des câbles de chargeurs des machins électroniques ce qui se traduit par l’obligation, pour Apple, de prendre des USB-C pour les iPhone ce qui mine les capacités d’innovation de la marque et, surtout, est complètement con vu que, prochainement, les smartphones n’auront plus besoin de câble (les rechargements se feront tous sans fil).

La conséquence de cette inutilité du truc voire de sa nocivité est principalement que, depuis très longtemps, les partis « marginaux » ont réussi des bons scores comme Tapie et Villiers qui ont fait 12% en 1994 ou les écolos atteignant 16% en 2009. On pourra hurler au sujet du score annoncé de la liste Bardella mais celle de Marine Le Pen était déjà en tête en 2014. Quant aux scores du PS et de LR, ils n’ont pas attendu la déchéance des partis au niveau national pour sombrer dans le ridicule aux élections européennes.

 

On pourrait revenir sur beaucoup de décision du parlement européen. Une des dernières fait beaucoup parler d’elle avec l’autorisation des « méga-camions », ces machins qui vont nous obliger à refaire une partie de nos ronds-points. On croit rêver…

 


Quant au fonctionnement du parlement, savez-vous que lors de la dernière journée de réunion du Parlement européen, les sujets suivants ont été étudiés (ne lisez pas le détail, regardez seulement la quantité) :

« Directive sur les émissions industrielles

Portail des émissions industrielles

Définition des infractions pénales et des sanctions applicables en cas de violation des mesures restrictives de l’Union

Poids et dimensions de certains véhicules routiers

Utilisation des capacités de l'infrastructure ferroviaire dans l'espace ferroviaire unique européen, modification de la directive 2012/34/UE et abrogation du règlement (UE) nº 913/2010

Modification de certains règlements dans les domaines des services financiers et du soutien à l'investissement en ce qui concerne certaines obligations d’information

La performance énergétique des bâtiments (refonte)

Exigences horizontales de cybersécurité pour les produits comportant des éléments numériques et modification du règlement (UE) 2019/1020

La responsabilité du fait des produits

Modification du règlement (UE) 2019/1009 en ce qui concerne l’étiquetage numérique des fertilisants UE

Agence européenne pour la sécurité maritime et abrogation du règlement (CE) nº 1406/2002

Décision du Conseil invitant les États membres à ratifier la convention (nº 190) sur la violence et le harcèlement, 2019, de l’Organisation internationale du travail

Prorogation de l’article 168 du règlement intérieur du Parlement européen jusqu’à la fin de la 10ème législature »

 


Je ne livre pas cet inventaire par démagogie, au contraire ! La démagogie vient de ceux qui parlent de leurs actions au Parlement, qui comparent le Parlement européen au nôtre ou qui nous expliquent que machin a voté comme machin et pas comme machin.

Le Parlement n’a pas l’initiative « législative » mais négocie les différents textes proposés par la Commission (dont il élit le chef) et les textes importants doivent être validé par « le Conseil », composé des chefs d’Etat ou des ministres… Avant leurs passages au Parlement, les textes sont négociés par les députés (et pas discutaillés en séance comme chez nous).

Alors ne faisons pas n’importe quoi si on ne veut pas que l’Europe soit encore plus détestée par nos compatriotes.


Voila tout ce que j’ai à dire aujourd’hui (mais j’ai commencé ce billet ce matin tôt pour le finir tard donc je ne sais plus où je voulais aller).

17 mars 2024

Qui es-tu, Aya Nakamura ?


 

« Mais qui est la plus bonne-bonne-bonne de mes copines?

Ah mes copines, ah mes copines

Mais tu veux la plus bonne-bonne-bonne de mes copines

Ah mes copines, ah mes copines

Tu veux tout bombarder, bom-bom, bombarder, hey

Tu veux tout bombarder, bom-bom, bombarder ouais »

Vous assistez en ce moment à une étape charnière de la blogosphère politique vu que pour la première fois, un billet de blog commence par les paroles du refrain de la chanson la plus connue de notre nouvelle idiole nationalo-malienne Aya Nakamura dont je n’avais jamais entendu parler avant que notre président de La République émette le souhait qu’elle chante du Piaf lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.

C’est un peu aussi saugrenu que si Jacques Chirac avait demandé que Céline Dion chante du Zizi Jeanmaire lors de l’ouverture de la dernière grande compétition internationale qui s’est déroulée en France, je parle évidemment de la Coupe du Monde de 1998 quand Céline Dion était en tête du Top 50 (j’ai regardé avec Google, par contre, Zizi Jeanmaire m’est venue en tête par hasard et je ne sais pas pourquoi).

Ma comparaison avec Céline Dion est très flatteuse pour Aka machin vu que Céline, même si les années ont passé et son mec trépassé a connu une belle carrière.

 

Le dimanche est le jour idéal pour les légèretés mais j’ai eu l’idée de ce billet quand j’ai vu une publication Facebook d’un copain avec trois illustrations. La première photo était avec Michel Sardou qui demandait qui était Aka chose et les autres une copie d’écran d’un site de streaming avec une page sur Sardou et une Nakamura affichant le nom moyen d’écoutes par mois : 1,1 million pour le vieux contre 8,7 pour la môme. Le seul ajout de mon pote était « sans commentaire » ce qui veut dire que « c’est bien la preuve que la notoriété du daron est bien inférieure à celle de la bambine. »

Cela m’a semblé complètement con et je l’ai écrit en commentaire. Un type est venu me contredire en insistant beaucoup. Je l’ai bloqué pour avoir la paix.

Je comprends que l’on puisse ne pas aimer Sardou d’autant qu’il a une image d’un type de droite, d’un vieux réactionnaire. Moi-même, ça ne me viendrait pas à l’idée d’écouter un de ses titres même s’il m’arrive d’en fredonner lors d’incompréhensibles moments d’ébriété que seule une consommation abusive et forcée d’alcool pourrait expliquer.

Mais je ne connaissais pas Ayayaille. J’ai écouté plusieurs titres d’elle, ce matin, et je pense n’en avoir jamais entendu le moindre. Il faut reconnaître que ce qu’elle fait est de la merde (voir les paroles du refrain de son plus grand succès) mais je veux bien reconnaître que mon jugement biaisé… Les goûts et les couleurs et les bruits ne se discutent pas.

Un peu de sérieux ! Sardou a vendu 100 millions d’albums au cours de 70 ans de carrière…


Pour l'instant, la plus grande chance pour Aya de ne sombrer dans l'oubli le plus total dans les dix ans est que des vieux cons comme moi s'en rappellent après en avoir entendu parler lors d'une polémique débile.

 

Dans l'attente, voila les paroles du refrain d'un autre de ses tubes :

"Aime-moi, doudou (aime-moi, doudou)  Montre-le moi, doudou (montre-le moi, doudou) T'es mimi, dis-le moi, doudou Prouve-le moi, doudou Et ça, c'est quel comportement, doudou? Tu me mens beaucoup (doudoudou) Ça, c'est quel comportement, doudou? (Yeah-eah) Tu me mens beaucoup"


Je me demande si ceci n'a pas plus de gueule :

Là-bas, au ConnemaraOn sait tout le prix du silenceLà-bas, au ConnemaraOn dit que la vie, c'est une folieEt que la folie, ça se danse
Terre brûlée au ventDes landes de pierresAutour des lacs, c'est pour les vivantsUn peu d'enfer, le ConnemaraDes nuages noirs qui viennent du nordColorent la terre, les lacs, les rivièresC'est le décor du Connemara

 J'espère vous avoir mis une musique dans le crâne avec ses paroles. Répétez lentement : Terre... Bruléé.. 

16 mars 2024

Marquis de Sade : réunis pour l'éternité

 


Tous les Bretons de mon âge connaissaient Marquis de Sade, « un groupe de rock français, originaire de Rennes, en Ille-et-Vilaine. Actif entre 1977 et 1981, il est formé par Philippe Pascal, Franck Darcel, Pierre Thomas et Christian Dargelos. Il se scinde ensuite entre les groupes Octobre et Marc Seberg. Le groupe se reforme en 2017. À la mort de Philippe Pascal survenue deux ans après, le groupe est renommé Marquis ».

Frank a rejoint Philippe, si je puis me permettre cette abomination du langage, hier. C’est tellement récent que sa page Facebook n’est pas totalement à jour à l’heure où je vous parle.

A notre époque, on avait l’espoir idiot, du fond de nos quinze ans, que le groupe devienne un machin mondial, à l’image des Stones, quoi…

 

On avait une vague histoire commune. Il me semble que nos mères avaient travaillé dans le même « CEG » et étaient un peu copines. Surtout, sa mère avait été maire de Plessala, un patelin à côté de Loudéac, et Présidente du Comité Régional de Basket Ball, où mon père siégeait en tant, d’une part, que président du Comité Départemental et, d’autre part, président de la Commission des Salles et Terrains ou un truc comme ça. Il est fort probable que Frank et moi nous nous étions rencontrés à cette époque, bien avant celle de Marquis de Sade, près de la « table de marque », mais nous n’en avons évidemment aucun souvenir (et il devait avoir dix ans quand j’en avais deux…) et je dis presque ça pour fanfaronner.

Nous nous étions rencontrés ensuite dans Facebook où nous étions devenus copains comme on peut l’être vraiment dans ces machins alors que l’on ne s’était jamais vu, dans la vraie vie. Il a rédigé plusieurs romans dont Vilaine Blessure, en 2019. J’avais été à la séance de dédicaces qu’il avait organisée à Loudéac et nous avions papoté quelques minutes, comme si on était des vieux potes ne s’étant pas vus depuis plus de 30 ou 40 ans… C’était bien cette « histoire commune » ou la même origine géographique qui nous avait rapprochés même s’il ne se rappelait évidemment pas de moi (je n’avais pas été une rock star…).

 

Je ne vais pas retracer sa carrière : la presse et Wikipédia sont là pour ça. Il avait par exemple pas mal tourné avec Etienne Daho que je ne pouvais pas blairer. De l’époque de Marquis de Sade, je garde surtout le souvenir, outre ceux des deux têtes (j’avais un poster de Philippe Pascal dans ma chambre…), de Daniel Paboeuf, un saxophoniste qui jouait souvent avec eux. Je trouvais ça très bien de mettre du saxo dans le rock. On a de ces idées quand on est mômes…

Il avait créé un groupe, ensuite, dont Pascal Obispo était le chanteur (c'est Obispo qui a annoncé sa mort).

Il s’était présenté à la mairie de Rennes, en 2020, mais, politiquement, peu de choses nous rapprochaient : il était proche des mouvements indépendantistes bretons, il me semble.

 

65 ans, c’est bien jeune. C’est le deuxième « pote » (j’insiste sur les guillemets…) de cette âge que je perds en deux mois.

J’ai une grosse pensée pour ses proches, notamment les musiciens qui jouaient encore avec lui, avec le nouveau Marquis.

15 mars 2024

Le vote des profs pour illustrer la schizophrénie des militants de gauche


 

A l’occasion des émeutes qui ont suivi la mort d’un môme à Nanterre, tué par un flic, en début d’été puis au cours du mois d’août et la préparation des festivités estivales des partis de gauche, puis lors des attaques du Hamas sur Israël, en octobre, je ne cesse de dénoncer le clientélisme (sans en remettre en cause la sincérité) de certains militants de gauche envers des populations « ostensiblement » originaire d’Afrique du Nord.

Avec son dernier billet, mon camarade réactionnaire Didier Goux, citant ma camaradesse socialisante Elodie dans Twitter né sous X, m’en fournit une nouvelle occasion ou, plutôt, un exemple. Elodie parlait des difficultés qu’ont les enseignants à quitter le fameux 93, la Seine-Saint-Denis de mémoire (heu…), alors que les militants de gauche, dont les profs, n’arrêtent pas de défendre les habitants de ces banlieues pourries.

Il y a tout de même une certaine schizophrénie chez ces braves gens et le public s’en rend compte (notamment quand on apprend que les élus de gauche du coin ont scolarisé leurs propres mômes ailleurs).

 


Le ministère de l’Education Nationale publie différents chiffres sur les demandes de mutation des profs. C’est assez abscons quand on n’est pas du milieu. Je vais vous aider. Cliquez sur « premier degré » puis sur « rechercher » : vous aurez dans le grand tableau par département, en dernière colonne, le nombre d’instits qui cherchent à quitter le navire (ou du moins le département ; pour le second degré, c’est plus compliqué d’avoir des résultats globaux).

Le 93 arrive en tête, suivi par le 92… Bizarrement, il y a des profs qui veulent fuir le 50 et le 64 et t’as qu’à connaitre tes numéros de département. Les 75, 94 et 95 sont aussi au top ! Je ne connais pas le 93 mais assez bien le 94, pour y habiter, et le 92… pour y travailler (la Mercédès jaune du môme tué s’est encastré dans un poteau devant l’entrée de l’immeuble où je bosse).

On pourra se poser des questions sur les raisons qui poussent les enseignants à fuir lâchement… Par exemple, dans ma commune, le lycée accueille 1500 mômes. Ce n’est plus un établissement à tailler humaine et ça doit être une abomination de travailler dans ce machin. Il y a aussi des raisons financières. Quand on a un salaire de fonctionnaire, autant habiter dans un coin où la vie n’est pas trop chère et où l’on ne passe pas des heures dans les transports en commun. Mais on ne va pas tortiller du cul pour chier droit : ce sont des coins où règne une certaine délinquance, elle-même liée, sans doute à des problèmes sociaux provenant du fait qu’on ait entassé les pue-la-sueur dans des barres d’HML mal famées.

Des études ont montré qu’un quart des profs en voté pour le RN, à la dernière présidentielle.

Si vous n’avez pas la flemme de cliquer sur le lien, vous auriez constaté que pas plus que moi l’auteur de l’article n’a parlé d’immigration, même s’il évoque le ramadan. Il ne faut jamais se fâcher avec les lecteurs…

Il n’empêche que le 56 mon département presque natal et patrie de Jean-Marie Le Pen est celui duquel le moins d’instits veulent se barrer et, même si les statistiques ethniques sont interdites, il n’est pas interdit de penser que le taux de jeunes issus de l’immigration est moins important que dans nos banlieues petite-couronnesques…

Comme je le dis souvent : ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je réside et bosse dans des départements très cosmopolites (mais je viens me ressourcer tous les dix jours pour une durée de dix jours dans une commune éloignée de quelques kilomètres du 56). J’ai des amis immigrés tout comme Nadine Morano. J’en ai même une majorité. Et la plupart ont mis leurs gamins dans le privé…  

 


Le vote des enseignants est intéressant à étudier (je connais assez bien ce monde où officiaient mes darons). « En 2022, le vote enseignant se démarque nettement de celui des autres fonctionnaires. De toutes les catégories du panel, les enseignants sont ceux qui votent le plus à gauche : 49%, soit nettement plus qu'en 2017 et autant que dans la précédente étude de 2021. La gauche plafonne à 31%toutes catégories sociales confondues et à 37% chez les autres fonctionnaires d'Etat. » « Les enseignants n'échappent pas à la radicalisation des opinions. A gauche 28% votent Mélenchon, le taux le plus élevé pour toutes les CSP. La gauche radicale a gagné 5 points depuis 2017. » « La droite radicale progresse aussi passant de 10 à 19% des suffrages. » (visiblement, les deux articles que je cite ne sont pas d’accord sur les chiffres mais peu importe : on a au moins un prof sur cinq qui a voté pour MLP).

Ainsi, les profs font partie de la CSP qui vote le plus à gauche mais où la montée du RN est la plus forte. En gros. C’est grave. Oserons-nous faire le rapprochement entre l’évolution du vote des profs et la sociologie des départements qu’ils veulent quitter… ?

 

Revenons à notre clientélisme. Tout d’abord, un des articles que je cite dit bien que l’islam pose tout de même des problèmes notamment avec le ramadan (mais on voit aussi de temps en temps des mômes qui refusent des enseignements non conformes aux traditions religieuses). De le part d’un parti de gauche, faire de la lèche auprès de religion n’est pas fin et assimiler les gens issus de l’immigration à une religion est une belle abomination.

Les différents pays qui se revendiquent de l’islam sont tout de même assez opposés à certains principes qui régissent les partis de gauche en France, comme la lutte contre l’homophobie et les discriminations des femmes. Oups, les stades sont dépassés : les femmes adultères sont lapidées et les homosexuels pendus. Je ne sais pas s’ils jettent des cailloux sur les lesbiennes adultères pendues…

 


C’est un non-sens complet et je ne sais pas comment un jeune des banlieues un tantinet racisé et islamotisé pense de la participation des élus de gauche qui les courtisent à des mouvements de défense des pouffes, des gouines et des pédés…

Je parlais de schizophrénie…

Et ces braves gens propres sur eux et protégés par leurs croyances électorales restent persuadés que si les gens votent plus à droite maintenant que quand la gauche était au pouvoir c’est parce que la gauche au pouvoir n’était pas assez à gauche comme s’ils voulaient plus de droite parce qu’ils n’ont pas eu assez de gauche.

Je parlais de schizophrénie…

 

14 mars 2024

Le point de détail dérisoire


 

Ce sont les événements de Sciences Po, avant-hier, qui m’ont poussé à faire mon billet évoquant l’antisémitisme de la gaugauche mais j’ai oublié d’en parler, bête comme je suis. « L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a dénoncé ce mardi l’occupation d’un amphithéâtre de Sciences Po Paris par des étudiants propalestiniens. […] Les étudiants de l’UEJF y sont pris à partie comme juifs et sionistes. »

Hier, Jean-Luc Mélenchon a tweeté : « À Sciences-Po aussi les indignations à géométrie variable sont écœurantes. Comment et pourquoi un incident dérisoire devient-il une affaire de cette ampleur médiatique nationale ? »

Je ne sais pas ce qui s’est passé réellement à Sciences Po. On lit dans la presse : « Dans les colonnes du Parisien ce mercredi 13 mars, l'étudiante qui a été "bloquée" à l'entrée d'une salle de Sciences Po Paris lors d'une mobilisation pro-palestinienne explique avoir pu entrer dans la salle. Elle affirme "ne pas avoir entendu" être traitée de "juive" ou de "sioniste". » Et : « L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a affirmé sur X que ses membres ont été "pris à partie comme juifs et sionistes". »

Visiblement, la justice tranchera…

 


A l’heure où Mélenchon a fait son tweet qualifiant ce pataquès d’incident dérisoire, on n’en savait encore moins que maintenant. Il aurait donc pu être prudent.

D’un autre côté, il l’a été… Il aurait pu dire que c’est « un point de détail ».

 


Wikipedia a une page dédiée à l’affaire du détail ce qui rafraîchit notre mémoire et me permet de faire un  billet à peu de frais grâce à quelques copier-coller…

Tout d’abord, un rappel : « L'affaire du « détail » est une polémique faisant suite aux déclarations de l’homme politique français Jean-Marie Le Pen, d'abord exprimées en 1987, selon lesquelles les chambres à gaz sont un « point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ». Ces propos lui valent d’être condamné en justice et participent au processus de « diabolisation » du parti qu'il préside alors, le Front national. »

« Jean-Marie Le Pen cherche en parallèle à acquérir une stature internationale. Anticommuniste et résolument libéral sur le plan économique, il rencontre plusieurs personnalités étrangères, dont le président des États-Unis, Ronald Reagan, au début de l'année 1987. Il participe dans le même temps, à New York, au Congrès juif mondial, lors duquel il tient un discours résolument en faveur d’Israël qui est ovationné par l’assistance. »

 

« Le 13 septembre 1987, Jean-Marie Le Pen est invité au Grand Jury RTL-Le Monde. Alors que la thèse universitaire d'Henri Roques fait polémique concernant le révisionnisme, il est interrogé par Olivier Mazerolle (le texte de la question est introuvable) à propos de la contestation par des négationnistes de l'utilisation par les nazis de chambres à gaz homicides.

Il répond alors : « Je n'ai pas étudié spécialement la question, mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ». Face à la réaction du journaliste, il répond : « Non, la question qui a été posée, c'est de savoir comment ces gens ont été tués ou non » »

 

N’allez pas croire que je le défends : je me contente de rigoler en imaginant les justifications que pourraient sortir les militants de LFI au sujet des propos de Mélenchon.

 

Continuons :

« Près de dix ans plus tard, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, Jean-Marie Le Pen exprime ses regrets pour avoir blessé lors de sa déclaration. Le 31 janvier 1995, il fait, à la demande de Florence Belkacem, un instant de silence à la mémoire des victimes juives de ce camp6.

Mais le 5 décembre 1997, lors d'une conférence de presse organisée en compagnie de Franz Schönhuber, à Munich, il réitère son idée en déclarant : « dans un livre de mille pages sur la Seconde Guerre mondiale, les camps de concentration occupent deux pages et les chambres à gaz dix à quinze lignes, ce qui s'appelle un détail ».

Il tient des propos similaires le 4 avril 2008, dans le magazine Bretons, puis en séance au Parlement européen, le 25 mars 2009. »

 

« D'après son conseiller en communication Lorrain de Saint Affrique, il a convenu avec lui, avant son entretien, qu’il convenait de donner une réponse « bateau » sur ce sujet en mentionnant le thème de la liberté de recherche. Lorrain de Saint Affrique indique également que Jean-Marie Le Pen regrette ses propos en privé immédiatement après l'émission, indiquant : « Quand on est rentrés à Saint-Cloud, il m'a dit : « En quarante ans de vie publique, c'est la plus grosse connerie qui soit sortie de ma bouche » et il était accablé. Il était persuadé que peut-être même, sa candidature à l'élection présidentielle un an plus tard était compromise. Il m'a dit : « J'ai dérapé. C'est la première fois de ma vie. J'ai dérapé. » »

« Lors de la septième fête des Bleu-blanc-rouge de 1987, Jean-Marie Le Pen déclare que la polémique a représenté un « succès », ajoutant : « Chaque attaque nous renforce. Notre marche est invincible » »

 

De là à penser que les outrances de LFI soient programmées pour les renforcer ! Loin de moi… Appliquer une stratégie d’extrême droite pour la gauche radicale parait totalement ubuesque !

Il n’empêche que, en marge de ce billet, on voit dans la presse, ce matin, des articles qui disent que les députés Macronistes ne savent pas du tout quoi faire devant la montée prévisible de la liste de Jordan Bardella dans les sondages en vue de l’élection européenne… La marche ne serait-elle pas invincible ?

 


Vous pouvez lire la suite de la page Wikipedia. Jean-Marie Le Pen a été condamné par la justice. Et : « À la fin des années 2000, Marine Le Pen assure qu'elle « ne partage pas sur ces événements la même vision » que son père et affirme ne « pas penser » que les chambres à gaz soient « un détail de l'histoire », tout en défendant son père qui selon elle n'a « jamais nié aucun des événements de la Seconde Guerre mondiale ». En 2015, les propos réitérés de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz font partie des griefs qui conduisent à son exclusion du FN. »

Aux deux présidentielles suivantes, Marine Le Pen était au second tour (entre temps, son parti était arrivé en tête des élections européennes).

 


N’allez pas tirer une mauvaise interprétation de ce billet (même si j’ai lancé une pique à propos des stratégies, juste au-dessus, et même si ça me ferait marrer que Méluche soit exclu d’LFI…). Ce ne sont pas les propos de Jean-Marie Le Pen qui ont fait monter son parti mais le fait que tout le monde en parle et crie au scandale.

Je publie réellement ce billet par pure fainéantise (et à cause du fait que j’ai oublié d’en parler dans celui d’hier) mais aussi parce que je suis préoccupé par la montée du Rassemblement National. Il ne me paraissait pas inutile de rappeler ce point de détail dans l’histoire de cette montée, point de détail qui a catalysé une partie de la dédiabolisation même si je me demande si « catalyser une dédiabolisation » est bien français.

 


Wikipedia tient aussi une page avec les sondages en vue de l’élection présidentielle de 2027 (on s’y intéressera sans oublier que les sondages publiés trois ans à l’avance n’ont jamais été significatifs). Dans tous les cas de figure, le candidat RN arrive en tête au premier tour avec un score prodigieux s’il s’agit de Marine Le Pen. Elle gagnerait au second tour si elle était opposée à Emmanuel Macron (ce qui est un cas d’école, sans doute) et face à tous les autres candidats sauf, peut-être Edouard Philippe avec lequel elle arrive à égalité.

Renaissance est à la poursuite du RN pour ces élections. Grand bien lui fasse… Intéressons-nous plutôt à la gauche. Le cumul des partis de gauche est du même ordre de grandeur que le score prévu pour le RN (qui n’est néanmoins pas le seul parti de la droite de la droite). La dynamique, comme on dit, semble être pour la liste soutenue par le PS.

 

En revanche, pour en revenir aux propos de Jean-Luc Mélenchon, il ne faudrait pas qu’ils participent à la dédiabolisation du RN. A sa décharge, le dédiabolisation est déjà faite… Mais s'il arrive à être autant odieux que JMLP, on est mal barrés.